Cependant, avant d’investiguer l’espace psychoactif, nous devons faire un pas en arrière et définir l’espace perceptuel ainsi que la psychoactivité.
L’espace perceptuel
L’espace perceptuel est l’expérience subjective d’un « espace »pour une personne. De façon perceptuelle, un espace est défini par un ensemble d’objets et de symboles qui existent à l’intérieur de cet espace et habituellement par une frontière qui le sépare de tout autre espace. Cela inclut deux aspects étroitement liés :
Le voyage de David Grove dans l’espace perceptuel provient de son interrogation : Quand les gens se dissocient, où vont-ils se dissocier ? Ceci impliquait une investigation dans la nature de l’espace et de son rôle dans le processus thérapeutique -- une exploration qu’il a commencée au début des années 1990 et qui se poursuit encore aujourd’hui.
J’estime que ce que nous considérons comme un « espace physique », est une construction de l’esprit humain résultant d’une évolution conjointe de nos sens, de notre neurologie et de notre environnement. Plutôt que quelque chose qui serait « là-bas » indépendant de nous, l’espace est une construction dynamique qui a évolué comme les sociétés humaines ont évolué. Par exemple, notre notion d’espace a considérablement changé depuis l’invention du microscope et du télescope. Je considère l’espace imaginaire comme étant une métaphore incarnée de l’esprit, dérivée de notre expérience de l’espace physique.
1La psychoactivité La psychoactivité est un type particulier de relation entre une personne, son corps, ce qu’elle perçoit et le contexte de cette perception. La psychoactivité se produit quand les pensées, les émotions et les ressentis physiques d’une personne prennent une importance symbolique en réponse à ce qu’elle est en train de percevoir.
Certaines drogues sont considérées comme psychoactives. C’est à dire qu’elles ont pour effet d’altérer notre perception et notre humeur, et par là même notre expérience de nous-mêmes et de notre propre monde.
Cela se produit de façon encore plus accentuée avec des hallucinogènes, mais c’est identique, dans une moindre mesure, avec des antalgiques -- Nous les prenons uniquement parce qu’ils changent notre expérience. Avec une drogue psychoactive, la drogue est vue comme étant l’agent causant le changement dans notre expérience. (Ce qui n’est pas le cas, il s’agit simplement d’un déclencheur qui fait réagir notre système de la façon dont il est organisé pour réagir. C’est pourquoi les gens ont des réactions si distinctes au même médicament).
Quand j’utilise le terme psychoactif dans cet article, je fais référence à ces occasions où nos propres perceptions semblent être l’agent causant notre changement d’expérience. Les emblèmes culturels en sont une parfaite illustration .Quand nous voyons notre drapeau tricolore ou entendons notre hymne national, il s’avère qu’ils nous font réagir spontanément à notre façon. Evoquer l’image du drapeau ou jouer l’hymne dans sa tête peut avoir le même effet. C’est comme être intimement plongés dans un film ou dans un roman. A un certain niveau, nous savons que nous regardons simplement des images sur un écran ou lisons des mots sur une page et cependant nous ne pouvons pas nous empêcher d’avoir des réactions émotionnelles à ce que ces images et ces mots représentent.
Jung appelait ce petit plus dont un objet symbolique est imprégné « numineux ou numinosité ». Pour nous, cela place l’intermédiaire trop près de l’objet. « La Psychoactivité » place l’intermédiaire à sa juste place ? -- avec la psyché de l’individu.
L’Espace PsychoactifL’espace devient psychoactif dès que le corps-esprit d’une personne commence à réagir symboliquement à son environnement physique et/ou à son espace mental imaginatif.
David Grove inventa le terme « espace psychoactif » parce que l’on dirait que nos perceptions nous font réagir et que nous avons peu de choix dans la matière -- ce qui est vrai dans une certaine mesure. Quand notre perception d’un espace et les relations spatiales contenues dans cet espace n’ont pas de lien avec nous, nous vivons effectivement dans le symbolisme de l’espace moment après moment. Bien que je me réfère à l’espace comme psychoactif, je veux souligner que la psychoactivité est une relation entre celui qui perçoit et ce qui est perçu (et/ou celui qui perçoit et le contexte.)
Quand l’attention est concentrée sur un symbole, la psychoactivité d’un espace va probablement rester à l’arrière plan de la conscience, et peut ne se manifester que de manière implicite. Un exemple en est lorsqu’une personne pointe inconsciemment vers la localisation d’un symbole dans son espace perceptuel. A d’autres moments, quand l’espace lui-même entre au premier plan de la conscience, sa nature psychoactive peut être travaillée de manière explicite.
Dès que l’espace physique autour et à l’intérieur d’un client devient psychoactif, alors tout ce qui arrive dans cet espace s’imprègne souvent d’un effet de coïncidence ou, pour utiliser un autre terme jungien d’un sens de « synchronicité. »
C’est pourquoi David Grove dit que si vous lui rendez les hommages qui lui sont dus, l’espace deviendra votre co-thérapeute.
Les Relations SpatialesUn espace devient psychoactif quand les relations spatiales des objets physiques et des symboles imaginatifs de cet espace prennent une signification qui va bien au-delà de leur sens habituel, en résumé : quand l’endroit où se trouve quelque chose est important. La question « où » est toujours reliée à celui qui perçoit. Par exemple, de manière générale, plus nous sommes éloignés d’une chose effrayante, plus nous nous sentons détendus par rapport à elle. Dans ce cas, la relation spatiale est simplement la distance par rapport à notre corps. De même, plus quelque chose d’effrayant approche lentement, moins nous risquons d’en avoir peur. Dans ce cas, la relation spatiale est un changement de distance à travers le temps.
2Une autre relation spatiale très courante : une chose se trouve –t- elle à l’intérieur, à l’extérieur ou à la frontière d’un contenant : à l’intérieur ou à l’extérieur de notre corps, de la pièce, du court de tennis, de notre nation, de notre planète, etc. Ensuite il y a toutes les relations spatiales créées par des objets en lien les uns avec les autres. Si je mets un mur en plexiglas (matériel, ou imaginé) entre moi et un attaquant cela change mon état. Si j’ai le monde sur mes épaules ou à mes pieds cela fait toute la différence. Presque toutes les prépositions de la langue anglaise peuvent être considérées comme des métaphores spatiales.
3Il y a une multitude d’exemples comme ceux-ci parce que les relations spatiales sont fondamentales à notre existence dès notre conception. C’est peut-être pourquoi il n’est pas surprenant que les métaphores spatiales soient les plus fréquentes dans toutes les langues étudiées.
4Appeler l’espace psychoactifAprès avoir défini la façon dont l’espace psychoactif fait appel à la fois à l’espace imaginaire et à l’espace physique et montré que les relations spatiales peuvent créer les conditions pour une réponse psychoactive, le reste de l’article sera consacré à quatre manières fondamentales de générer ou d’appeler l’espace psychoactif.
Un client dit quelque chose d’équivalent à « Je ressens [ ]. »
Le facilitateur poursuit avec le processus suivant en 3 étapes :
La première est la plus évidente; des symboles multiples doivent être placés en différents endroits sur le papier et ceci crée automatiquement des relations spatiales entre eux. On pourrait dire que Dieu a créé l’espace pour arrêter que tout arrive au même endroit.
Dans la seconde manière, du fait que les symboles matériels sont beaucoup plus permanents que les symboles intérieurs, ils augmentent massivement le nombre qui peut être pris en compte simultanément. Merlin Donald dans « A mind so rare » pointe qu’au départ, « Michel Ange lui-même n’aurait jamais pu imaginer le panorama de la chapelle Sixtine une fois terminé… Le résultat final excède la portée de n’importe quelle imagination, simplement parce qu’il va au-delà des limites des capacités de base » (5p 313-4).Donald appelle un tel usage de l’espace extérieur un « champ de mémoire externe ».
Les chapitres 4 et 5 du livre «
Des métaphores dans la tête - La transformation par la modélisation symbolique » décrivent en détails comment utiliser plusieurs processus de type
#2 pour établir un espace psychoactif.
11Au fil du temps, David demanda à ses clients de représenter leur Paysage Métaphorique d’une manière de plus en plus élargie essentiellement sous forme de dessins, mais aussi de collages, de sculptures et de constructions de modèles. Une session typique commençait par une investigation de certains comportements de type
# 2. Elle se prolongeait jusqu’à la création d’un paysage métaphorique de type
# 1. Parfois le client jouait ensuite ses métaphores en se déplaçant dans son paysage, de type
# 3. (Un client dont la métaphore concernait l’équitation a passé la plus grande partie de sa session trottant autour de la salle sur le dos de son cheval métaphorique tout en répondant aux questions de David). Entre les sessions les clients matérialisaient leurs métaphores en dessinant ou en usant d’un autre comportement de type
# 4. A la session suivante les clients présentaient alors leurs cartes à David et l’ensemble de la séquence était répété.
A d’autres moments les clients adoptaient le point de vue de différents points de perception. Lors de mon travail personnel avec David, j’ai découvert que ma métaphore de vie était comme traverser une plaine à pied en direction de quelque montagne lointaine. A ma grande surprise j’ai découvert qu’un vieux sage indien d’Amérique m’observait depuis longtemps du sommet d’une falaise se trouvant derrière moi et bien au-dessus. Quand j’ai bougé physiquement pour m’asseoir dans la position de l’Indien je fus choqué. Non seulement je pouvais voir d’où il (moi, là en bas) venait et où il allait, mais pour la première fois je ressentais aussi un sens profond de compassion détachée pour moi-même. Je voyais sa fâcheuse situation là en bas et comment cela reflétait un aspect de la condition humaine. Cependant je savais que mon rôle ici en-haut était simplement d’observer. Je n’avais aucun désir de secourir ou d’améliorer les choses. J’étais assis là, avec une calme assurance, sachant que ce qui arrivera, arrivera. Je sais que je n’aurais pas eu une expérience aussi pure si je ne m’étais pas déplacé physiquement dans un espace qui symbolisait la position du surveillant là-haut au sommet d’une colline.
#3 - Processus qui commencent par bouger l’ensemble du corps.Au milieu des années 90 David Grove avait réalisé que nous essayons toujours d’arranger nos espaces physiques et mentaux afin qu’ils soient compatibles, bien que ceci se produise la plupart du temps en-dehors de notre conscience. Pour respecter ceci il a commencé à ouvrir chaque session en demandant au client « Et où est-ce que vous aimeriez être ? ». Quand le client s’était positionné David demandait « Et où aimerais-tu que je sois ? ».
Dés le début ces questions aident le client à orienter intuitivement son corps (et par là même, son paysage intérieur) par rapport au monde extérieur. Certains clients prennent plusieurs minutes pour trouver exactement le bon endroit et ensuite ils positionnent le thérapeute avec une précision millimétrique.
12 Une fois les relations spatiales du client, de l’environnement et du thérapeute établies l’exploration de l’espace perceptuel du client peut commencer. C’est un exemple d’utilisation d’un comportement de type
#3 suivi par l’utilisation du comportement de type
#1 pour davantage établir la psychoactivité de l’espace autour et à l’intérieur du corps du client.
Durant les dernières années, David a expérimenté un autre processus d’ensemble corps-espace-: l’Espace Propre (Le Clean Space). Dans sa forme originale le client commence par écrire un énoncé de sa Mission »et le placer là où il doit être. Puis lui même se place là où il doit être, en relation avec cet énoncé. Ensuite on lui demande de façon réitérée de « Trouver un espace qui sait à propos de …. ». Le fait de bouger d’un endroit à un autre définit l’espace dans lequel le client travaille, tandis que ce qu’il découvre dans chaque espace : définit le contenu de la session. Tandis que le réseau d’espaces et de points de vue se crée, l’espace physique devient psychoactif d’une façon émergente et systémique.
13Bien que l’Espace Propre (Clean Space) commence comme une méthodologie de type
# 3, quand le client se tient dans certains endroits inconsciemment son corps s’oriente souvent vers l’espace environnant (y compris la configuration d’autres endroits déjà désignés) ce qui correspond au type
# 2. Il arrive un moment où le client commence à remarquer des schémas dans la configuration des espaces qu’il a définis (cela peut être aussi simple que des lignes, des formes et des angles ; ou aussi complexe que des murs, des îles, des mondes etc. et, ô miracle !, un paysage métaphorique émerge, ce qui correspond au type
# 1.
A certains endroits David va inviter le client à tourner lentement à 360 degrés en rapportant ce qu’il remarque à chaque portion du tour. Il peut lui demander de continuer de tourner dans cette direction et lui faire ainsi parcourir plusieurs tours ; ou il peut lui demander d’inverser le sens de rotation..J’ai vu que cela avait un effet profond sur certains clients. David utilise les changements dans l’orientation du corps par rapport à son proche environnement pour que le changement se répercute dans le paysage intérieur du client. Je crois que cela fonctionne parce que le client ne bouge pas uniquement dans un paysage physique mais il tourne dans un paysage psychoactif précédemment auto-généré.
# 4 - Processus qui commencent par la matérialisation Pendant de nombreuses années Penny Tompkins et moi-même avons demandé aux clients d’apporter à leur première session deux dessins de métaphores ; l’un pour « Comment c’est maintenant » et l’un pour « Comment vous aimeriez que ce soit ». Après la description des dessins par le client, nous les facilitons pour « sortir de la carte » en localisant leurs symboles dans leur espace perceptuel de façon à activer la psychoactivité de cet espace. C’est le type
# 4 suivi du type
# 1.
Charles Faulkner a conçu un exercice d’atelier très simple mais astucieux qui utilisait l’inverse du comportement de type
# 4 comme moyen d’établir l’architecture du paysage imaginaire d’une personne. Il était basé sur le fait que la réaction d’une personne à son environnement est un guide vers les attributs de son monde intérieur. Des binômes de participants déambulaient sur un campus universitaire où l’atelier se déroulait. L’un décrivait ce qu’il aimait ou ce qu’il n’aimait pas dans l’architecture et l’agencement des bâtiments et de l’espace. Son partenaire notait sa description et surtout ses métaphores. Puis les rôles étaient inversés. De retour dans la salle de formation, chaque personne écoutait sa propre description de vrais endroits physiques et pouvait se rendre compte à quel point celle-ci était un exemple de schémas plus généraux de ses préférences. En faisant ainsi, ils découvraient certaines des caractéristiques de leur propre paysage métaphorique.
A la fin des années 90 David Grove a commencé une expérience consistant à demander au client de noter sur un tableau papier des énoncés importants pour eux. Tout en explorant la symbolique à travers la forme de l’écriture – la forme des lettres, les erreurs d’orthographe, etc. — il examinait aussi, l’importance de la localisation relative de certains mots, les espaces, la ponctuation et tout autre signe sur le papier. En précurseur à L’Espace Propre, David ne commençait l’investigation graphologique qu’une fois la feuille de papier placée quelque part dans la salle, ensuite ils se plaçaient en relation avec celle-ci.
Un exercice d’entraînement que j’ai imaginé est un autre exemple du type
# 4 menant au type
# 1. On demande au client « Et qu’est ce que vous aimeriez qu’il se passe ? ». Il écrit sa réponse sur un grand morceau de papier qu’il découpe de façon à ce que chaque mot de son énoncé soit sur un morceau différent. Le client commence par reconstruire son énoncé comme un puzzle. Puis on lui demande d’accomplir un certain nombre d’opérations en utilisant les mots et de noter les effets. Par exemple on lui demande : de regarder l’énoncé à partir de différents espaces et hauteurs ; d’étaler les mots de façon à ce qu’il y ait de plus en plus de place entre eux ; de changer l’ordre des mots ; d’enlever les mots un par un jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. Après chaque opération le client est accompagné par le Langage Propre pour décrire comment sa relation avec l’énoncé original change.
Quelques commentaires de conclusionMême l’acte le plus simple, tel que prendre une tasse, nous demande d’établir une boucle de rétroaction finement ajustée avec l’espace physique. Cependant, lorsque l’on rêve ou que l’on est dans une transe profonde, on évolue presque exclusivement dans l’espace métaphorique. Entre les deux, chacune de nos autres activités conscientes semblent impliquer un mélange principalement inconscient, d’espace métaphorique et d’espace physique.
14Sans cette capacité à mêler, l’air de rien, l’espace métaphorique et physique, et d’attacher une importance symbolique à certaines de ces relations spatiales, je doute que notre vie sociale complexe aurait pu évoluer. De la même manière, la complexité de la vie sociale imposait que nous développions ces capacités. La question n’est pas de savoir : « Qui est arrivé le premier l’œuf ou la poule ? », mais c’est bien un exemple de coévolution.
Etant donnée son importance, il peut sembler surprenant que les conversations quotidiennes favorisent rarement la psychoactivité de l’espace. Il y a trois raisons principales, à cela. Premièrement, notre espace perceptuel est rarement reconnu comme existant ou comme ayant du sens. Deuxièmement, notre espace perceptuel est constamment occupé par les symboles et les gestes d’autres personnes, bien que nous n’en ayons pas conscience. Troisièmement, et simultanément, notre attention sera toujours détournée de notre espace perceptuel pour aller vers un autre espace perceptuel, un espace perceptuel étranger.
L’un des buts fondamentaux de la Facilitation Propre est, pour le facilitateur, de rester physiquement, métaphoriquement, et énergétiquement en « dehors » de l’espace perceptuel du client afin qu'il puisse devenir psychoactif.
Autrement dit, la Facilitation Propre crée les conditions propices à l’émergence et au maintien de l’espace psychoactif d’un client. Ceci se produit quand le facilitateur fait de la configuration de l’espace perceptuel du client, le contenu de base de son propre paysage métaphorique (celui du facilitateur). Ce qui ne veut pas dire adopter la perspective du client, i.e. « Se mettre à sa place » ; « La deuxième position », comme dirait la PNL, est juste l’une des nombreuses perspectives envisagées par le facilitateur tandis qu’il modélise. La perspective par défaut du facilitateur reposera plutôt quelque part en-dehors de l’espace perceptuel du client. Ce doit être une perspective dynamique parce que l’étendue de l’espace imaginaire d’un client peut changer à tout moment.
15Qu’un client travaille de l’intérieur vers l’extérieur, en développant d’abord la psychoactivité de son paysage intérieur, à la manière
# 1 ; et puis externalise ses caractéristiques par des gestes et la direction du regard, à la manière
# 2, ou en bougeant, à la manière
# 3; ou en cartographiant, à la manière
# 4 -- ou l’inverse, de l’extérieur vers l’intérieur -- votre but en tant que facilitateur reste le même : que le client devienne conscient que la façon dont il fait naturellement usage de son espace intérieur et extérieur peut établir une boucle de rétroaction de grande qualité sur son rapport au monde en général.
La façon dont nous configurons notre espace perceptuel est essentielle pour notre façon d’organiser notre expérience. Nos espoirs, nos craintes, nos désirs et nos décisions dépendent de l’architecture de notre espace corps-esprit. Notre relation psychoactive avec cet espace est l’une des premières façons de savoir qu’il a de l’importance pour nous. Comme pour l’invention de la voûte, les supports métalliques et le béton ont changé le type de construction que nous pouvons faire, de même, les changements dans la façon dont nous construisons notre espace perceptuel peut avoir de profondes implications sur la façon dont nous vivons notre vie, la façon dont nous établissons des relations avec les autres, et jusqu’au sens et au but même de notre existence.
© 2005, James Lawley 1 Julian Jaynes fut l’un des premiers à rendre ceci explicite dans « Origin of Consciousness » (l’origine de la conscience) .Voir aussi Grégory Bateson, Maturana & Varela, Daniel Dennet, Lakoff & Johnson ; Paul Watzlavick, Gérald Edleman ou l’un des « constructivistes expérientiels », de plus en plus nombreux.
2 De nombreuses techniques de « Sous-modalités », dont l’origine revient à Richard Bandler et à d’autres, utilisent ces métaphores quasi universelles. Voir aussi Lucas Derk, « Social Panorama » (le Panorama Social), pour une discussion détaillée sur la façon dont nous utilisons les relations spatiales pour encoder nos relations personnelles.
3 Pour avoir un exemple de modélisation des relations spatiales d’une métaphore, voir notre article «
A model of Musing » (un modèle de contemplation). Voir également « English Prepositions Explained » (les prépositions anglaises) brillamment expliquées de Seth Lindstromberg.
4 Voir : Steven Pinker, “How the Mind Works” (Comment fonctionne le cerveau) ; George Lakoff and Mark Johnson “Metaphors We Live By” (les métaphores avec lesquelles nous vivons), and “Philosophy in The Flesh” ( La philosophie dans la chair); and Mark Johnson, “The Body in the Mind” (le corps dans l’esprit).
5 J’inclus le langage dans le mouvement de l’attention parce que le langage et l’attention sont inséparables. La compréhension requiert de notre part de déplacer continuellement notre attention pour donner du sens aux mots .Merlin Donald dans «A Mind So Rare: The Evolution of Human Consciousness » (un esprit si rare : l’évolution de la conscience humaine affirme qu’initialement cela marche dans l’autre sens ; l’apprentissage complexe requis pour le langage dépend de l’apprentissage de l’enfant à adapter son attention aux gens et à l’activité qui l’entourent.
6 Tandis qu’on le considère souvent comme étant du « langage du corps » il est probable que son premier but soit d’aider une personne à penser, ressentir et prendre des décisions. Parce qu’il y a des relations cohérentes entre le comportement externe et la perception interne, d’autres observent et interprètent ces mouvements et les utilisent comme forme de communication.
7 Il est aussi possible pour un son de créer un espace psychoactif. Par exemple l’invention du « son surround » a été utilisée par les réalisateurs de films d’horreur pour créer des effets psychoactifs spatiaux. Richard Bandler a utilisé l’effet du son et de l’espace à des fins thérapeutiques avec sa conception de l’humain comme un processus d’ingénierie
8 « Resolving Traumatic Memories » (Résolutions de souvenirs traumatiques), David Grove et Bazil Panzer (Irvington, 1989) et la série de cassettes audio et vidéo épuisées de David
9 Cet espace existe généralement dans ou à la surface du corps du client – mais pas toujours, car certains clients ressentent les émotions en-dehors de leur corps. L’une des grandes contributions de David Grove est que ses processus font que c’est parfaitement OK pour les clients de reconnaître quand ils ont des perceptions « étranges » ou qui sortent de l’ordinaire.
10 Il est intéressant de noter que Richard Feynman, prix Nobel de physique considérait le papier comme l’extension de l’esprit .Il affirmait formellement ne pas élaborer une pensée dans son esprit pour l’écrire ensuite, mais au contraire « travaillait » cette pensée directement sur le papier .Comme le rapporte James Gleick dans sa biographie de Richard Feynman, Genius.
11 James Lawley & Penny Tompkins (Developing Co, 2000). Also see our article "
Clean Language without Words" Rapport, Issue 43, Spring 1999.
12 This is reminiscent of the shaman, Don Juan asking Carlos Castenada to find his "power place".
13 For a description of the basic Clean Space process, see our article "
Clean Space: Modeling human perception through emergence" in Anchor Point, Vol. 17, No. 8, September 2003.
14 Gilles Fauconnier and Mark Turner, The Way We Think: Conceptual Blending and the Mind's Hidden Complexities, Basic Books, 2003.
15 For more on modelling the client's information rather than the client see our article
Modelling Background Knowledge in Rapport, Issue 39, Spring 1998.